mercredi 27 avril 2011
2011, II : 3 - [matériaux, chantier]
Il passe la journée devant l’écran
Il passe la journée derrière la fenêtre
Il passe la journée dans les connexions
Il passe la journée devant l’information
Il passe la journée derrière les émissions
Il passe la journée dans la réception
Il passe d’un écran à un écran
Il passe dans les câbles du réseau
Il passe à travers la fenêtre
Il regarde
Il est dedans
Il fait signe
Il est dehors
Il est un corps dans le sommeil
Il se repose
Il dort
Il dort le matin
Il dort la nuit
Il dort l’après-midi
Il dort quand il en a besoin, quand il peut, quand il n’en peut plus
Il sort de chez lui par les câbles
Il sort de chez lui par la fenêtre
Il sort de chez lui par la porte
Il regarde
Il fait signe
Il sort
Il entend la fatigue de chacun
Il vit dans l’économie du monde sans arrêt
Il dort et dans le sommeil son corps est sans arrêt
Il dort et dans le sommeil aucun corps n’est à l’arrêt
Il rêve du mot travail
Il rêve du mot aliénation
Il se réveille d’un cauchemar dans une aliénation sans travail
Il se lève
Il tremble
Il s’habille
Il ouvre la porte
Il descend les escaliers
Il marche dans les rues
Il regarde autour de lui
Il essaie de penser le rapport ‘présence des corps / présence des images’
Il essaie d'oublier le nombre d’heures qu’il passe dans les câbles
Il met en rapport les mot 'liens' et l'image 'câbles'
Il pense aux artères de la ville
Il pense aux artères des corps
Il pense au corps social
Il pense au corps humain
Il quitte un boulevard
Il emprunte une impasse
Il rejoint une ruelle étroite
Il essaie de penser le rapport ‘déplacement de la présence / retournement de l’information’
Il regarde les panneaux publicitaires
Il regarde les panneaux d’interdiction
Il regarde les panneaux d’invitation
Il regarde les panneaux d’obligation
Il essaie de penser le rapport ‘règne de la distance / approche et corps à corps’
Il est sorti sans son téléphone
Il a laissé les prothèses chez lui
Il y en a d’autres dehors